Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Hommage de Cinéfil : Jean Collomb
Le 18 février de cette année 2013 est décédé Jean Collomb. Ce grand chef-opérateur français est aujourd'hui bien oublié malgré le travail qu'il effectua sur quelques films célèbres des années 1960/1970.
On néglige trop souvent l'importance de ces techniciens de l'image sur la réussite des films qu'on attribue trop souvent au seul réalisateur. Rectifions cette pensée commune au profit de ceux qui ont tout autant consacré leur vie et leur talent au cinéma.
Nous avons pensé qu'un hommage à Jean Collomb s'inscrivait légitimement dans les objectifs de notre revue.
La brève biographie que nous publions ci-dessous fut écrite en 2012.
La Rédaction.
Les interviews de Cinéfil - Paul Neilz
M. le Président !
Depuis trois années, il est à la tête de l'Association Henri Langlois. Cet amateur de Chaplin et d'Orson Welles ne manque quasiment pas une séance de la cinémathèque depuis plusieurs années. Administrateur de l'Association depuis 2008, il a traversé sa mutation en régie municipale en 2010.
L'Association a dû alors se réorienter, se réinventer, autour du cinéma de patrimoine. Paul Neilz nous décrypte les activités de son Association. Et lance un appel pour élargir sa base de bénévoles.
Rapide retour sur Billy Wilder
Le festival de La Rochelle en juillet dernier a eu la très bonne idée d'organiser une rétrospective de l'œuvre de Billy Wilder. Nos amis du carnet des studio, toujours présents à ce festival mémorable, écrivent à ce propos : « Naviguer entre « Le gouffre aux chimères, Assurance sur la mort, Spéciale première ou Avanti ! est un bonheur qui illumine nos journées »
D'où vient effectivement que la vision de la plupart des films de Billy Wilder ait la capacité de nous mettre en joie ?
A la réflexion plusieurs éléments concourent à cela.
La Comédie Musicale : tout un genre !
La comédie musicale est un genre cinématographique, comme le western, le film de détective, le burlesque ou le fantastique. Au cinéma, tout ''Genre'', comme toute poésie, procède de la recréation d'un monde. Les héros de western, de film noir, de film d'horreur, et de comédie musicale évoluent dans des univers qui n'appartiennent pas à notre quotidien et possèdent un environnement qui leur est propre. Les films de genre utilisent des règles internes avec des lois et des temporalités immuables qui les rendent immédiatement identifiables pour les spectateurs. Cette reconnaissance permet l'adhésion tacite de ceux-ci et sert à distiller un charme spécifique assez proche de celui que connaît l'enfant devant un jeu connu.
Mes souvenirs d’Henri Langlois (5)
Le départ d'Henri Langlois
1976 allait être ma dernière année d'une collaboration fructueuse avec Henri Langlois, faite de respect et d'estime de part et d'autre. Personne n'imaginait que la mort le guettait et pourtant... Henri n'avait aucune hygiène de vie. Il fumait beaucoup et mangeait énormément, sans retenue et sans discernement. Il dormait peu et passait plus de quinze heures par jour assis à visionner des films ou composer des programmations. À travers les perspectives qu'il me proposait, soirées inoubliables, festival sous l'égide des plus grands noms du cinéma, il me faisait rêver et oublier la réalité brutale qui sautait pourtant aux yeux.
A Chaillot eurent lieu quelques soirées fabuleuses comme celles où Orson Welles venait faire des enseignements sur le cinéma où celles encore avec Jean Renoir et Roberto Rossellini.
Josef Von Sternberg : Le démiurge et ses femmes-araignées (extraits)
(...)
Marlène Dietrich sera tout à la fois l'égérie fantasmatique de ces projections subconscientes et l'archétype de ces femmes araignées, évoluant de film en film pour atteindre une intensité maximale à l'issue des sept films tournés ensemble, lorsque le Pygmalion et sa Galatée parviendront aux termes de leurs rapports, dans L'Impératrice Rouge et La femme et le pantin. D'autres actrices seront ensuite choisies pour incarner cette même image, toute aussi fascinante, semblable et complémentaire : Gene Tierney et Ona Munsun (The Shanghai Gesture) ou Akemi Negishi (Saga of Anatahan)
Les interviews de Cinéfil - Michel Gautier
Acteur de passage
Acteur pour Jacques Davila, la carrière cinématographique de Michel Gautier fut éphémère, totalement liée à celle de son ami réalisateur. L'amitié fut son moteur pour jouer dans « La campagne de Cicéron », film inclassable surgi en 1988, aux dialogues savoureux et tout en nuances, ce qui lui a valu les louanges d'Eric Rohmer.
A l'occasion de la soirée Cinémathèque du 29 avril dernier, Michel Gautier se souvient de ce film, du tournage, de cette époque, avec un plaisir évident. Et parle de sa place avec humilité.
Cinéma et littérature : liaisons heureuses ? (Seconde partie)
L'adaptation littéraire dans le cinéma d'après-guerre
Les intellectuels reviennent vers le cinéma et des noces heureuses semblent s'annoncer. Cocteau adapte pour Bresson un extrait de Jacques le fataliste de Diderot pour Les Dames du Bois de Boulogne, Giono signe un contrat se réservant l'exclusivité de l'adaptation cinématographique de son oeuvre romanesque, puis Alain Resnais sollicite Marguerite Duras (1959) et Alain Robbe-Grillet (1961) pour écrire des films. En 1954, André Bazin écrit : « le problème de l'adaptation romanesque domine l'évolution esthétique de l'après-guerre. » Et dès 1948, Alexandre Astruc avait annoncé que « le cinéma était entré dans l'âge du scénario » et que la caméra était un stylo.
Le chemin d’accomplissement du cinématographe Bressonien
La saison dernière, la Cinémathèque de Tours a diffusé Le Journal d'un curé de campagne (1951), film que Bresson réalisa avant Pickpocket (1959) et qui posa déjà les grandes réflexions du réalisateur sur le cinématographe. Avec Le journal d'un curé de campagne, Bresson inaugura notamment un procédé qu'il réutilisera maintes fois : l'écriture du moi, c'est-à-dire la tenue d'un journal intime par son personnage principal. L'ouverture de Pickpocket place immédiatement le spectateur dans cet horizon d'attente : en montrant Michel écrivant son journal, et en accompagnant l'image d'une voix-off, l'intériorité du personnage est renforcée et le spectateur comprend que le récit en ''analepse'' va être mené à la première personne.
L'hommage des Pionniers - Les Avant-gardes des années 20 (Fin)
La Russie en France :
Si la révolution bolchevique a permis au cinéma soviétique d'acquérir une renommée mondiale, elle a aussi suscité une vague d'émigration en particulier vers la France. Parmi ceux qui choisirent l'exil figuraient de nombreux artistes : écrivains, metteurs en scène, acteurs, qui se regroupèrent en février 1920 à Montreuil, rue du sergent Bobillot, près des ateliers de Méliès où, à l'initiative d'Alexandre Kamanka (qui était le fils d'un banquier fortuné) et de Noé Bloch, ils rachetèrent d'anciens studios Pathé-Zecca et créèrent une société de production appelée le ''Film Albatros''. On les appellera les Russes Blancs.