Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
A propos de Jacques Becker
La Cinémathèque de Tours, avant de rentrer dans les réjouissances des commémorations des 50 ans des Studio, a eu la bonne idée de passer deux films moins connus de Jacques Becker. L'on connaît tous effectivement Jacques Becker pour être le réalisateur de Casque d'Or (1952) qui a donné l'un de ses plus beaux rôles à Simone Signoret ; ou encore de Touchez pas au grisbi (1954), film noir à la française qui relança notamment la carrière de Jean Gabin à partir de la deuxième moitié des années 50 ; mais Falbalas (1944) et Le Trou (1959) font partie des réalisations moins connues de ce grand cinéaste. C'est la place particulière de ces films dans la carrière de Jacques Becker, dont nous aimerions dire quelques mots ici.
Les interviews de Cinéfil - Tarik Roukba
Le visage de la bibliothèque des Studio
La Bibliothèque des Studio, vous la connaissez au moins de vue depuis 2007, année d'ouverture dans son lieu actuel donnant sur la rue des Ursulines, voire depuis 15 ans lorsqu'elle était nichée à l'étage du cinéma. Mais avez-vous déjà eu la curiosité de pousser sa porte ? Si ce n'est fait, précipitez-vous-y... Car c'est une véritable découverte, riche de surprises, notamment au sous-sol qui recèle des fonds documentaires précieux et insoupçonnés.
La représentation du fascisme dans le cinéma italien
Nous sommes en 1921, à Rome où fascistes et anarchistes s'affrontent violemment. Ulysse et son ami Turiddu démobilisés et sans travail s'inscrivent sans conviction au parti fasciste qui leur assure leur subsistance à la condition de participer aux expéditions punitives contre les Rouges. Tel est le contexte historique dans lequel s'inscrit Quelle joie de vivre, cette fable que René Clément tourne en Italie en 1961 et qui n'est pas sans nous rappeler certaines comédies que Dino Risi, Luciano Salce ou Luigi Zampa réalisent à cette époque.
Quelques mots sur le contexte historique de "Quelle Joie de vivre"
Affirmer que l'argent mène le monde est une assertion difficile à contredire après la crise financière de 2008 que nous venons de connaître et dont les effets n'ont pas fini de se faire sentir. Les puissants, de tout temps et en tout lieux, ont toujours su comment aider financièrement les éléments susceptibles de défendre leurs intérêts. Ce fut bien entendu le cas lors des périodes troubles de notre histoire en Europe, en Italie pour favoriser l'émergence du fascisme et en Allemagne celle du nazisme.
Quelques ‘’Glissements’’ dans trois films de René Clément
Parfois de petits glissements sémantiques conduisent un cinéaste sur des chemins qui n'étaient pas compris dans l'élaboration initiale. Chez certains créateurs, souvent ceux qui acceptent d'être mené par un scénario très construit ou qui laissent une grande liberté à la ''forme'' : Buñuel, Reed, Gance, Ophuls, Fellini, Barnet, Schoedsack, Curtiz, Huston, etc, il arrive que l'œuvre finale, à l'achèvement du montage, offre au spectateur un sentiment qui semble, sinon contredire le contenu des images qui composent le film, laisser ouverte une porte pour une morale indépendante, une interprétation poétique et personnelle. C'est là, d'ailleurs, un des plus délicieux moments du cinéma, une introduction directe à la poésie du 7éme art.
Paroles de Cinéphile 7
René Clément, Un cinéaste moderne.
Parfois boudé par la critique, cinéaste presque marginal malgré les succès que remportèrent, sur le plan commercial, la plupart de ses films, René Clément occupe, dans le cinéma français, une place mal définie, mais dont on ne saurait nier l'importance. Fort différent des cinéastes de sa génération dans la mesure où il aura su évoluer (on peut comparer la distance qui sépare Jeux interdits de Plein Soleil) sans pour autant se rapprocher de ceux qui firent ce que l'on a appelé ''la nouvelle vague'', René Clément se situe bien parmi les trop rares cinéastes français modernes. Moderne mais sans excès. Si son style a évolué – il n'est que de considérer le brio et la souplesse d'un de ses chefs-d'œuvre : Quelle joie de vivre, pour s'en convaincre – il n'a pas toujours renoncé à un réalisme parfois étouffant, pas plus qu'à la rigueur d'une technique qu'on lui a fort injustement reproché.
Le film de l'année 2013 : Quelle joie de vivre - de René Clément
L'originalité de "Quelle joie de vivre" est loin de se limiter à son propos. Sur le plan formel, il intègre à un récit filmique moderne une série de renvois au cinéma des années 1920, allant du burlesque à l'expressionnisme allemand. Le burlesque est très présent dans le film, tantôt de manière frappante, dans des scènes qui s'y prêtent (la bagarre entre royalistes et anarchistes, à l'épicerie, où Clément révèle son brio proprement comique à travers des gags dignes des frères Marx ; la séquence à l'exposition de la Paix), tantôt plus discrètement, par le biais de petites situations cocasses insérées dans des séquences d'un autre registre (le grand-père qui attrape des couverts, depuis le grenier, à l'aide d'un gros aimant ; le nain anarchiste souvent filmé à côté d'un ''géant''). Notons que les terroristes qui arrivent chez les Fossati sont traités, sur le plan visuel, comme des personnages de cinéma muet, tandis qu'ils s'expriment dans un sabir inventé de toutes pièces, où surnagent par instant des mots russes, espagnols ou des noms propres. L'abondance et la variété des procédés burlesques sont d'autant plus appréciables que Clément a su les exploiter sans limiter l'effet des autres procédés humoristiques, plus variés et plus fins, de son récit.
Retour sur une séance consacrée à Renoir
Lundi 28 janvier la Cinémathèque de Tours programmait deux films de Jean Renoir, Partie de campagne de 1936 et Le journal d'une femme de chambre tourné à Hollywood en 1946 d'après le roman d'Octave Mirbeau. Si le public revit avec plaisir le premier, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il fut déconcerté par l'esthétique hollywoodienne du second. Il ne s'agit pas de nier les faiblesses que l'on peut relever dans ce film, mais il me semble nécessaire de le défendre pour ne pas en dénaturer ou en ignorer la portée.
L'hommage des Pionniers - Les Avant-gardes des années 20 (3)
Aux Etats-Unis :
Mais que se passe t-il donc chez les plus grands producteurs de films au monde : les Etats-Unis ?
Eh bien, ici aussi les années 20 vont être une période charnière.
En effet, après de multiples fusions entre sociétés, des absorptions, des luttes d'influence et le développement des grandes fortunes d'Hollywood, les studios vont opter pour un fonctionnement de type industriel, c'est à dire en divisant le travail et en créant des spécialisations. L'objectif est, bien sûr, de faire un maximum de profit en produisant une grande quantité de films afin d'alimenter les salles de cinéma et satisfaire la demande d'un public en quête de distractions de plus en plus sophistiquées.
Paroles de Cinéphile 6
A propos de Metropolis de Fritz Lang (sorti en 1927).
La Cinémathèque nous a présenté fin décembre 2012, au grand bonheur de tous, Metropolis dans sa dernière version restaurée. Pour les cinéphiles et les historiens l'affaire est entendue : Metropolis fait partie des chefs-d'œuvre de l'Histoire du cinéma, un film qu'il convient de voir au moins une fois dans sa vie de cinéphile et à revoir autant de fois que nécessaire. Mais pour les plus jeunes, les adolescents d'aujourd'hui, en est-il de même ? Comment réagiraient-ils à ces images d'une autre époque, avec un jeu des acteurs très différent de ce qu'ils peuvent voir aujourd'hui sur les écrans. J'ai voulu tenter l'expérience et j'ai donc présenté à ma classe de 1ère S Metropolis certes dans une version un peu différente et moins complète de celle que nous avons vue mais sans que cela ne gêne l'expérience.