Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Mes souvenirs d'Henri Langlois (4ème partie)
4) Henri Langlois et la ville de Tours
L'inauguration de l'antenne de la Cinémathèque Française à Tours eut lieu en novembre 1972 au Beffroi, une tour de 10 étages au nord de la ville qui allait devenir le plus grand centre socioculturel de la cité avec ses 70 activités et une fréquentation de 3000 personnes par semaine. La salle de la Cinémathèque se trouvait au sixième étage et contenait 100 places assises.
Robert Siodmak, un Maître de la série ‘’B’'
Ayant, dans un premier temps, quitté l'Allemagne pour cause de nazisme, réfugié en France où il sera l'un des rares cinéastes allemands, avec Ophüls et Pabst, à avoir mené une seconde carrière, le voilà confronté en 1940 à la ''débâcle'' et à l'occupation du nord de la France (et donc de Paris) par les troupes allemandes. Il se trouve une fois encore contraint de fuir et s'envole vers les Etats-Unis où l'attend son frère, scénariste à Hollywood pour la Paramount et connu, par ailleurs, pour quelques romans de Science-Fiction.
Le Dernier des hommes - Murnau et l’expressionnisme allemand
Murnau, (Friedrich Wilhelm Plumpe de son vrai nom) est né en 1888 à Bielefeld au nord-est de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Après des études littéraires et artistiques brillantes, il part suivre en tournée le metteur en scène Max Reinhart. Il jouera quelques rôles sous sa direction et montera même quelques pièces avant de se consacrer au cinéma après la première guerre mondiale. Son cinéma se divise en deux périodes : une période allemande de 1919 à 1926 et une période américaine de 1927 à 1931. Il fait partie de ces cinéastes qui ont fui la politique allemande en allant se réfugier aux Etats-Unis (le plus connu d'entre eux étant Fritz Lang). Engagé à la Fox en 1926, il entame une carrière aux Etats-Unis avec L'Aurore qui est considéré comme un des plus grands chefs d'œuvre du cinéma muet. Il part en Amérique au moment où l'on passe du cinéma muet au cinéma parlant, mais Murnau restera toujours fidèle au muet.
Au commencement, la pellicule
A l'ère du numérique, il serait utile de rappeler que le cinéma est né d'un support argentique emprunté à la photographie : la pellicule. Bientôt elle aura totalement disparu des cabines de projection, remplacée par de simples galettes sur lesquelles une suite de chiffres tiendra lieu d'images. Il sera alors difficile au projectionniste, dans un élan fétichiste, de prélever sur la bande quelques photogrammes des actrices qui nourriront ses fantasmes les plus secrets. Bien au-delà de ces remarques empreintes de nostalgie c'est plutôt le témoin d'une histoire du cinéma qui va disparaître, une histoire déterminée par celle de la pellicule.
Le cinéma marocain et son apogée dans les années 2000 (2ème partie)
Bien que la production marocaine y soit restée à un faible niveau (2 ou 3 films par an) cette décennie 70 allait s'exonder et faire connaître et reconnaître son cinéma à travers quelques réussites, découvertes dans différents festivals européens :
- Les Mille et une mains de Souheil Ben Barka (1972)
- El Chergui ou le silence violent de Moumen Smihi (1975)
- La guerre du pétrole n'aura pas lieu de Souheil Ben Barka (1975)
- Des jours et des jours de Ahmed El Maânouni (1978) (présenté au Festival de Cannes)
- Mirage de Ahmed Bouanani (1979)
Les interviews de Cinéfil - Serge Bourguignon
Cerné par la critique
Le 1er octobre dernier, la cinémathèque recevait Serge Bourguignon, réalisateur oublié mais auréolé d'un oscar en 1963 pour Les Dimanches de Ville d'Avray. C'est ce film à l'histoire singulière, gros succès au box office mais lynché par une partie de la critique parce qu'il a eu la malchance de faire concurrence à la Nouvelle Vague, qui fit de Serge Bourguignon lui-même un personnage de cinéma en lui conférant, sur un scénario quasi hollywoodien, un destin de réalisateur maudit. Qui plus est, Serge Bourguignon est un conteur né, un homme délicieux qui mêle à merveille le récit des faits et anecdotes, le tout teinté de VO en langue anglaise, alors forcément il nous a embarqués dans son histoire.
Mes souvenirs d’Henri Langlois (3éme partie - Suite)
3 - L'homme que j'ai connu (Suite)
Quand je ressortis de la salle vers minuit et demi j'ai pu enfin accéder au réduit, plutôt que le bureau, où Langlois et Alain Marchand, le fidèle des fidèles, étaient enfermés depuis le début de l'après-midi. Un brouillard épais de fumées de cigarettes planait dans le local. Il y avait deux tables-bureaux, jouxtées l'une en face de l'autre, avec deux téléphones et les deux protagonistes se faisaient face. Alors j'ai assisté à une programmation totalement surréaliste de la salle de Chaillot, puis ensuite de celle de Tours. Alain Marchand avait en ligne Akira Kurosawa à Tokyo et Henri, Jules Dassin à New york. Alain demandait à Kurosawa l'autorisation de passer à Paris puis à Tours "La Légende du Grand Judo","Rashomon", "Sanjuro des Camélias", tandis que Langlois négociait avec Dassin les passages des "Bas fonds de Frisco","Les forbans de la nuit" et du "Rififi chez les Hommes".
Assunta Spina, Nozze d’oro, Une soirée, deux films muets italiens
Ce fut un grand plaisir pour moi de voir qu'Agnès Torrens avait eu la possibilité de projeter deux films muets italiens. J'ai eu l'honneur et le plaisir de présenter cette soirée consacrée au muet italien qui fut exceptionnelle quant à la rareté et à la qualité des films. Moi-même, après avoir travaillé pendant deux ans sur le cinéma muet italien je n'avais pu voir Assunta Spina sur grand écran et je vis Nozze d'oro pour la première fois.
Pour ceux qui n'ont pas pu assister à cette soirée, et pour rappeler ce qu'il faut retenir de ce courant naturaliste, voici les grands points importants.
Mes souvenirs d’Henri Langlois (3éme partie)
3 - L'homme que j'ai connu
En 1967, comme beaucoup d'autres j'ai débarqué un matin à Chaillot pour lui montrer mon premier film professionnel "La Fouine". C'est André S. Labarthe qui m'avait permis de le rencontrer. Henri passa au cours de la projection puis acquiesça du regard en me tapant sur l'épaule. Je fis de même pour le suivant "Le Matin d'Elvire" en 1969. Mary Meerson était là. Elle me prit en aparté et me dit « Vous êtes de Tours je crois; il faudrait que l'on crée avec vous dans cette ville les "Amis de la Cinémathèque" comme nous l'avons fait à Nice avec Odile Chapelle, puis aussi à Strasbourg et à Grenoble. » « Bien sûr, lui dis-je, ce serait avec grand plaisir ! » « Bien, il faut revenir nous voir ».
Les interviews de Cinéfil - Manon Billaut
La passeuse de Lumière
Elle est une des plumes de Cinéfil. Depuis 2 ans, elle y écrit sur l'histoire du cinéma, parle de ses films coups de cœur choisis parmi la programmation de la Cinémathèque pour nous en dévoiler les sens cachés et les mises en perspectives. Une inclination pour les films du patrimoine (films muets et réalisme en particulier) et une plume érudite qui cachent son jeune âge, seulement 22 ans.
Pétillante et brillante jeune femme tourangelle, elle sait ce qu'elle doit à ceux qui l'ont initiée – ses parents et Louis D'Orazio – et veut à présent transmettre à son tour !
Elle présentera deux soirées cinémathèque cette saison.