M. le Président !

    Depuis trois années, il est à la tête de l'Association Henri Langlois. Cet amateur de Chaplin et d'Orson Welles ne manque quasiment pas une séance de la cinémathèque depuis plusieurs années. Administrateur de l'Association depuis 2008, il a traversé sa mutation en régie municipale en 2010. 

    L'Association a dû alors se réorienter, se réinventer, autour du cinéma de patrimoine. Paul Neilz nous décrypte les activités de son Association. Et lance un appel pour élargir sa base de bénévoles.

Aurélie Dunouau : Qu'est ce qui vous a poussé à franchir les portes de cette Association ?

Paul Neilz : Avant de prendre ma retraite, avec mon épouse nous avions décidé de quitter la région parisienne et de venir nous installer en Touraine. Cinéphile depuis mon jeune âge et cela pendant plus d'une quinzaine d'années, (activité mise entre parenthèses au cours de ma vie professionnelle), j'allais beaucoup au cinéma et j'avais acheté beaucoup de revues et de livres. Des revues qui depuis dormaient dans ma cave (Les Cahiers du Cinéma, L'avant-scène, et Cinéma, la revue de la fédération française des ciné-clubs). Quand je suis arrivé à Tours, j'ai remarqué en passant rue des Tanneurs l'existence de la Cinémathèque. Je suis passé les voir pour leur proposer mes revues, début 2005. Agnès venait d'arriver et a accepté volontiers ces revues. Et puis j'ai adhéré à l'Association qui s'occupait alors de la Cinémathèque.

A.D. : Quelles sont les activités développées par l'Association depuis son détachement de « gestionnaire » de la Cinémathèque en juillet 2010 ?

P.N.: D' abord le journal de l'association, Cinéfil. C'est Alain Bonnet qui a eu cette idée de créer un support d'informations destiné aux cinéphiles dans lequel ils peuvent s'exprimer ainsi que tous ceux qui le souhaitent. On en diffuse environ 250 exemplaires chaque mois, gratuitement. Ensuite est venu le site Internet qui reprend les articles publié dans Cinéfil. L'objectif de notre Association a été de le diffuser tous les mois, rythme que nous avons réussi à tenir. Et tout est fait par des bénévoles.

A.D. : Quels sont les objectifs généraux de l'association ?

P.N. : C'est essentiellement de contribuer à la connaissance du cinéma de patrimoine.

    L'objectif principal est de soutenir l'activité de la Cinémathèque à travers sa programmation. L'Association Henri Langlois choisit également chaque année le film d'une soirée de la Cinémathèque (cette année ce sera le 10 mars 2014 avec « Le Roman d'un tricheur » de Sacha Guitry, film construit autour de la « voix off » et contenant quelques trouvailles cinématographiques).

    Puis le second objectif est de faire connaître le cinéma de patrimoine à travers les articles qu'on publie dans notre journal, relayés sur le site internet. (cinefiltours37.free.fr qui devient http://www.cinefiltours37.fr)

A.D. : Vous essayez de diversifier ses activités, avec notamment un projet important pour 2014 : la création, à Tours, d'un festival de cinéma italien.

P.N. : On a envisagé l'an dernier d'organiser des réunions débats autour du langage cinématographique avec des extraits de films et ça se concrétise cette année. Ces séances auront lieu à la Médiathèque de Tours Nord. Ils ont une petite salle de projection et quatre réunions sont prévues à partir du mois d'octobre.

    Ensuite, on a réfléchi à l'organisation d'un « mini-festival » de cinéma ; c'était sur le tapis aussi depuis un certain temps. L'idée s'est concrétisée avec des « Journées du film italien à Tours », ce sera le nom officiel de la manifestation ; à partir d'une proposition de Louis d'Orazio qui travaille avec la Dante, sachant que dans cette optique on a un public assez large intéressé par le cinéma italien, qui vient nombreux à la Cinémathèque. L'idée est de proposer des films italiens récents qui sortent essentiellement à Paris et dans les grandes villes et peu en province comme à Tours. Mais il y aura aussi des films de patrimoine.
On essaie de mettre ça sur pied. Cette manifestation sera commune entrfe l'Association Henri Langlois, la Cinémathèque et l'Association La Dante Aligheri, auxquelles se sont associés l'Université François Rabelais, les Studio et Ciné Off. Les séances auraient lieu à la salle Thélème. On est en train de finaliser ce projet qui est conditionné aux financements que l'on peut obtenir.

    Il y aurait douze séances au total sur cinq jours, avec une séance d'ouverture et une séance de clôture au cinéma Studio.

A.D. : Qui dit association dit bénévolat...

P.N. : Effectivement, nous n'avons pas de salariés, tout fonctionne avec des bénévoles. Nous avons 66 adhérents et 9 administrateurs. On souhaite bien sûr élargir le conseil d'administration et le nombre d'adhérents actifs ...

    On fera aussi appel à nos adhérents pour le bon déroulement des « Journées du film italien ». Et puis, on cherche toujours de nouveaux auteurs d'articles pour Cinéfil ; on est confronté au besoin impératif d'articles si l'on veut que la périodicité mensuelle soit maintenue... (A bon entendeur !)

Propos recueillis par Aurélie Dunouau