Je reviens sur cet évènement, que l'on peut qualifier d'important pour notre association, mais également pour les autres structures qui ont participé à son organisation et sa réussite. Si l'idée d'organiser un évènement de ce type à Tours était effectivement dans les têtes, le passage à l'acte n'était pas évident pour les membres de notre association n'ayant jamais travaillé sur un tel projet.

Le contenu « italien » du projet a pris corps en raison d'un ensemble de conditions objectives : un public tourangeau intéressé par la culture italienne, fidèle lors de la programmation de films italiens à la Cinémathèque, un Département d'italien important à l'Université François Rabelais, mais aussi l'absence de films italiens contemporains dans les salles de Tours malgré le renouveau de ce cinéma depuis le début des années 2000.

L'absence d'évènements marquants en février a conditionné le choix des dates, malgré le risque d'incertitude quant au soutien des collectivités territoriales en raison d'une part de la date où sont décidées les attributions des subventions (souvent en fin d'année ou en tout début d'année) et d'autre part de la situation économique les incitant au gel ou à la réduction des budgets.

Un comité d'organisation s'est rapidement mis en place début 2013 avec l'Association Henri Langlois, la Cinémathèque de Tours, l'Association Dante Alighieri, le Département d'Italien de l'Université François Rabelais et l'Association Ciné Off.

Les premiers travaux ont consisté à déterminer les dates, trouver les lieux de projection et recenser toute la problématique de l'organisation : l'importance du programme, la participation de personnalités du cinéma, les événements à associer, les partenaires à solliciter, la communication et la publicité à préparer, les moyens humains à engager ...

Le programme initial qui prévoyait 11 films a été ramené à 9, avec deux séances aux cinémas Studio, pour des raisons budgétaires ; ce fut également le cas pour la « Table ronde » envisagée avec des personnalités du cinéma, abandonnée au profit d'une « Conférence » sur le cinéma italien contemporain.

Cette conférence, animée par Paolo Modugno, a conforté le choix de notre programmation, qui s'inscrit bien dans une certaine production du cinéma italien que l'on peut qualifier d'engagée, soit de manière explicite, soit de manière implicite. C'est ainsi qu'ont été abordés, les dernières années de l'Italie fasciste (avec « L'Homme qui viendra »), la période trouble des années 70 (avec « Les premiers de la liste » et « Piazza Fontana »), l'immigration (avec « Ali a les yeux bleus »), la criminalité organisée (avec « L'intervalle ») et le monde de la politique (avec « Viva la liberta »).

La soirée de clôture, avec le film d'Ermano Olmi, « Le temps s'est arrêté », a permis a Gian Luca Farinelli, directeur de la Cinémathèque de Bologne, d'évoquer les travaux de restauration réalisés par cette Cinémathèque, pour « sauver » des films en voie de disparition.

Une fréquentation plus qu'espérée fut au rendez-vous, aussi bien aux Studio pour les séances d'ouverture et de clôture, avec deux salles pleines et refus de monde, qu'à la salle Thélème avec une moyenne
pour les neufs films programmés de 230 entrées. Séances agrémentées de moment de convivialité autour d'un buffet favorisant la discussion et les échanges. A cela il convient d'ajouter une salle comble également pour la Conférence qui s'est tenue à la Bibliothèque Municipale Centrale et de nombreux visiteurs au Cellier Saint Julien pour l'exposition d'affiches de films italiens (restaurées par la Cinémathèque).

Concernant le financement de cette manifestation, trois facteurs ont contribué à équilibrer un budget qui avait été revu à la baisse :

  • La diversité des apports, avec des aides de collectivités territoriales, des apports des structures organisatrices, des partenaires commerciaux et des dons privés ;
  • Une recette de billetterie importante, liée à la fréquentation enregistrée salle Thélème ;
  • Un montant valorisé significatif des contributions volontaires de la part de partenaires commerciaux, sous forme de prestations et dons en nature.

Le bilan que nous en avons tiré nous permet d'envisager le renouvellement de cette manifestation pour 2015, toujours autour du cinéma italien contemporain (et quelques films classiques), avec une programmation plus importante, quelques évènements en parallèle et la participation de personnalités du monde du cinéma « italien » bien sûr, sous réserve de collecter les fonds nécessaires à son organisation. Le Comité d'organisation a déjà remis le pied à l'étrier !

Paul Neilz