Bonheur, avec les films documentaires programmés qui cette année encore, étaient d'une très grande qualité. Après Sacro GRA (Lion d'Or 2013) de Granfranco Rosi en 2015, puis un hommage à Yuri Ancarani en 2016, c'est l'œuvre de Franco Pavioli qui a fait cette année l'objet d'une rétrospective. Une programmation qu'il ne fallait rater sous aucun prétexte !

Coup de cœur pour Ivan Cotroneo, dont la mise en scène inventive et joyeuse dans ses films (La Kryptonite nella borsa et le magnifique Un bacio) est en accord avec les personnages, qui utilisent la joie et l'inventivité comme des armes, belles et efficaces, pour affronter les difficultés de la vie. Les effets spéciaux, la bande son, le rythme du montage, tout l'aspect technique est en adéquation heureuse avec le propos et le ton du film.

Agréable surprise avec Latin Lover de Cristina Comencini, film “grand public”, truffé de pastiches jubilatoires et de clins d'œil à l'âge d'or de la comédie italienne et à ses monstres sacrés.

Revoir La Fille à la valise, découvrir Journal intime, deux occasions de retrouver avec grand plaisir l'univers de Valerio Zurlini.

Le prix décerné à La Machination, est sans doute un hommage à l'œuvre de Pier Paolo Pasolini, et au travail de mémoire engagé par David Grieco depuis longtemps, mais le film ne brille pas par ses qualités cinématographiques. Les gros plans appuyés sur le visage de Massimo Ranieri, sur son corps souffrant, pendant la scène du meurtre, sont une invite à un voyeurisme évitable, le signe d'une complaisance gênante dans le traitement visuel de la violence.

Grande déception, enfin, avec Deuxième printemps, mauvais roman-photo tout en mièvrerie, qui accumule les poncifs tant dans le scénario que dans la mise en scène. Quel dommage de terminer le festival sur cette fausse note !

Philippe Fauconnier

Cinefil N° 53 - Mai-Juin 2017