Tournée des rêves d'Alexis Guérineau-Rieutord

    Casquette vissée sur la tête et sourire collé aux lèvres, Alexis Guérineau-Rieutord, 24 ans, est un jeune homme habité par la passion du cinéma, on n'ose dire depuis qu'il est né mais presque ... Il n'a qu'une petite dizaine d'années quand il s'empare pour la première fois d'une caméra. Dès lors, il ne la lâchera plus. Aujourd'hui, réalisateur indépendant, doté d'un sens de l'invention et de la débrouille hors pair, il a déjà à son palmarès une centaine de courts métrages, deux moyens et deux longs auto produits. Porté par sa volonté suprême, le jeune tourangeau trace son chemin et ne devrait pas tarder à percer. Rencontre avec ce talent brut qui ne demande qu'à éclore aux yeux de tous.

Aurélie Dunouau : Le virus du cinéma vous a pris très tôt. Comment est née votre vocation de réalisateur ?

Alexis Guérineau-Rieutord : En voyant Jurassic Park, j'ai réellement cru que les dinosaures existaient encore au large du Costa Rica. Ce film m'avait permis de rêver et j'ai ensuite réalisé que je voulais à mon tour faire rêver les gens, développer l'imaginaire. Puis j'ai eu la chance de baigner dans le milieu du cinéma par mon entourage, de me construire une culture cinématographique aux Studio et d'avoir des personnes qui pouvaient répondre à mes questions techniques comme qu'est-ce qu'un travelling, un 35mm... A 12 ans, je manipulais la caméra.

    Puis, j'ai étudié au lycée Balzac, option audiovisuel. Cela m'a permis d'apprendre à analyser les films mais j'en suis aussi sorti avec la conviction de ne pas poursuivre d'études de cinéma car je voulais travailler en autodidacte, ne pas sortir d'un moule où les 25 étudiants vont avoir la même idée.

A.D. : Comment concevez-vous donc la réalisation ?

A.G-R : Ce qui me frappe, c'est cette manière de cataloguer les choses, de vouloir tout analyser. Alors que pour moi, c'est surtout une question de feeling. J'aime être libre. En deux minutes, tu peux créer des choses que seul le cinéma permet.

    Pour moi le cinéma c'est un point de vue, un imaginaire, dépasser ses propres images et en créer des différentes chez les spectateurs. Tout est accessible dans l'imaginaire, je ne me donne aucune limite. Je me situe dans les univers de Tim Burton, Steven Spielberg,...

    Même dans ma conception, je me sens plus proche de la méthode américaine : réaliser sans mettre en scène sa propre vie. En France, on est la plupart du temps auteur et réalisateur, pas aux Etats-Unis. J'ai écrit des scénarios jusqu'à récemment mais je trouve plus intéressant de mettre en scène les textes et l'expérience de quelqu'un d'autre, j'apprécie l'échange, la rencontre et attend celle qui sera coup de cœur et déterminante.

A.D. : Du rêve à la réalité... Comment franchit-on les étapes, les obstacles pour arriver à se faire une place dans le milieu du cinéma ?

A.G-R : Je pense qu'il est plus difficile d'être un jeune réalisateur en France qu'aux Etats-Unis ou encore au Canada où un Nolan, à 17 ans, a pu réaliser son premier film. Chez nous, on fait peu confiance aux jeunes de 20-30 ans et c'est frustrant de voir que les questions de budget limitent cette confiance. Alors qu'avec peu on peut faire beaucoup ! Mon court métrage « La Poupée » (qui met en scène un monde plongé en pleine seconde guerre mondiale, à travers les yeux d'une enfant de six ans) n'a coûté que 100 euros alors qu'il était estimé à 5000 Euros. Simplement de quoi faire manger l'équipe. Les obstacles, je les détourne. Ainsi, sur un tournage, je peux presque tout faire : la lumière, le cadre, la direction d'acteurs... Depuis peu, je travaille avec des acteurs professionnels (Alban Lenoir, Mathieu Lemeunier dans « Shy ») et c'est super car, à chacune des prises, ils apportent quelque chose de nouveau, ce qui permet d'enrichier les personnages et donc le projet.

A.D. : Quelles sont vos actualités ?

A.G-R : Ça va très vite et je tourne sans arrêt. « Shy » a été projeté au festival P'tit Clap de Levallois et a remporté le 3ème prix du jury. « Victoria » vient de gagner six prix au festival "48HFP" de Dijon. Je dois d'ailleurs aller concourir en finale aux Etats-Unis en mars prochain.

A.D. : Un grand projet, votre plus grand rêve ?

A.G-R : Depuis que j'ai vu Citizen Kane » d'Orson Welles, je me suis juré de réaliser comme lui mon premier long métrage à 24 ans, soit cette année. J'y travaille, on est en phase d'écriture sur un sujet dramatique autour des rapports adultes-enfants, dans un univers magique, enfantin. C'est prévu pour l'été prochain et je cherche un producteur.

A.D. : Avec une avant-première à Tours,... au Studio ?

A.G-R : Ce serait l'idéal. Je reste tourangeau avant tout. Tours, c'est ma ville.

Propos recueillis par Aurélie Dunouau

A voir sur le site Internet d'Alexis Guérineau-Rieutord www.flbprod.com
ses courts métrages : « Victoria », « LaPoupée », « Teenager »,...

 

Tournée des rêves d’Alexis Guérineau-RieutordTournée des rêves d'Alexis Guérineau-Rieutord

Casquette vissée sur la tête et sourire collé aux lèvres, Alexis Guérineau-Rieutord, 24 ans, est un jeune homme habité par la passion du cinéma, on n'ose dire depuis qu'il est né mais presque ... Il n'a qu'une petite dizaine d'années quand il s'empare pour la première fois d'une caméra. Dès lors, il ne la lâchera plus. Aujourd'hui, réalisateur indépendant, doté d'un sens de l'invention et de la débrouille hors pair, il a déjà à son palmarès une centaine de courts métrages, deux moyens et deux longs auto produits. Porté par sa volonté suprême, le jeune tourangeau trace son chemin et ne devrait pas tarder à percer. Rencontre avec ce talent brut qui ne demande qu'à éclore aux yeux de tous.

Aurélie Dunouau : Le virus du cinéma vous a pris très tôt. Comment est née votre vocation de réalisateur ?

En voyant Jurassic Park, j'ai réellement cru que les dinosaures existaient encore au large du Costa Rica et j'ai immédiatement voulu devenir paléontologue. Ce film m'avait permis de rêver et j'ai ensuite réalisé que je voulais à mon tour faire rêver les gens, développer l'imaginaire. Puis j'ai eu la chance de baigner dans le milieu du cinéma par mon entourage, de me construire une culture cinématographique aux Studio et d'avoir des personnes qui pouvaient répondre à mes questions techniques comme qu'est-ce qu'un travelling, un 35mm... A 12 ans, je manipulais la caméra.
Puis, j'ai étudié au lycée Balzac, option audiovisuel. Cela m'a permis d'apprendre à analyser les films mais j'en suis aussi sorti avec la conviction de ne pas poursuivre d'études de cinéma car je voulais travailler en autodidacte, ne pas sortir d'un moule où les 25 étudiants vont avoir la même idée.

A.D. : Comment concevez-vous donc la réalisation ?

A.G-R : Ce qui me frappe, c'est cette manière de cataloguer les choses, de vouloir tout analyser. Alors que pour moi, c'est surtout une question de feeling. J'aime être libre. En deux minutes, tu peux créer des choses que seul le cinéma permet et avec peu de moyens.
Pour moi le cinéma c'est un point de vue, un imaginaire, dépasser ses propres images et en créer des différentes chez les spectateurs. Tout est accessible dans l'imaginaire, je ne me donne aucune limite. Je me situe dans les univers de Tim Burton, Steven Spielberg,...
Même dans ma conception, je me sens plus proche de la méthode américaine : réaliser sans mettre en scène sa propre vie. En France, on est la plupart du temps auteur et réalisateur, pas aux Etats-Unis. J'ai écrit des scénarios jusqu'à récemment mais je trouve plus intéressant de mettre en scène les textes et l'expérience de quelqu'un d'autre, j'apprécie l'échange, la rencontre et attend celle qui sera coup de cœur et déterminante.

A.D. : Du rêve à la réalité... Comment franchit-on les étapes, les obstacles pour arriver à se faire une place dans le milieu du cinéma ?

A.G-R : C'est justement plus difficile en France qu'aux Etats-Unis ou au
Canada où un Xavier Dolan, à 17 ans n'a qu'à passer un coup de fil pour trouver des financements. Chez nous, on fait peu confiance aux jeunes de 20-30 ans et c'est frustrant de voir que les questions de budget limitent cette confiance. Alors qu'avec peu on peut faire beaucoup ! Mon court métrage « La Poupée » (qui met en scène un monde plongé en pleine seconde guerre mondiale, à travers les yeux d'une enfant de six ans) n'a coûté que 100 euros alors qu'il était estimé
à 5000 Euros. Simplement de quoi faire manger l'équipe. Les obstacles, je les détourne. Ainsi, sur un tournage, je peux presque tout faire : la lumière, le son, la direction d'acteurs... Depuis peu, je travaille avec des acteurs professionnels (Alban Lenoir, Mathieu Lemeunier dans « Shy ») et c'est super, il n'y a pas besoin de faire 15 prises tant ils proposent des choses.

A.D. : Quelles sont vos actualités ?
A.G-R : Ça va très vite et je tourne sans arrêt. « Shy » a été projeté au festival P'tit Clap de Levallois et a remporté le 3ème prix du jury. « Victoria » vient de gagner six prix au festival de Dijon. Je dois d'ailleurs aller concourir en finale aux Etats-Unis en mars prochain.

A.D. : Un grand projet, votre plus grand rêve ?
A.G-R : Depuis que j'ai vu Citizen Kane » d'Orson Welles, je me suis juré de produire et de réaliser comme lui mon premier long -métrage à 24 ans, soit cette année. J'y travaille, on est en phase d'écriture avec Mathieu Lemeunier. L'action se déroulera dans un orphelinat. Un sujet dramatique autour des rapports adultes-enfants, dans un univers magique, enfantin. C'est prévu pour l'été prochain et je cherche un producteur.

A.D. : Avec une avant-première à Tours,... au Studio ?
A.G-R : Ce serait l'idéal. Je reste tourangeau avant tout. Tours, c'est ma ville.
Propos recueillis par Aurélie Dunouau

A voir sur le site Internet d'Alexis Guérineau-Rieutord www.flbprod.com ses courts métrages :
« Victoria », « LaPoupée », « Teenager »,...