Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Ettore Scola, nous t'avons tant aimé !
Vendredi 22 janvier, 15H30 à Rome : funérailles civiles d’Ettore Scola à la Maison du cinéma. Autour du catafalque défile tout ce que l'Italie compte de personnalités politiques ou artistiques. La foule anonyme se presse pour saluer une dernière fois le Maestro. Toutes les chaînes de télévision, depuis l'annonce de sa mort, diffusent tous ses films, tous ses entretiens enregistrés. Toute l'Italie se reconnaît en Ettore Scola car s'il a su manier l'ironie avec le trait acéré du caricaturiste qu'il n'a jamais cessé d'être, c'est toujours avec sa sensibilité, son humanité, et jamais avec une férocité gratuite qu'il a peint ses contemporains.
Eric Rohmer avec et à côté de la « Nouvelle Vague »
C'est en novembre 1957 qu'apparaît le terme de « nouvelle vague » sous la plume de Françoise Giroud dans L'Express. Elle ne parlait pas de cinéma mais de la jeunesse dont le comportement surprenait les adultes. Et pourtant l'expression s'est appliquée rapidement au cinéma, d'abord français puis mondial, pour désigner une génération de cinéastes dont les films arrivent sur les écrans à partir de la fin des années 50. Si la désignation persiste encore aujourd'hui alors que bien des différences ont éloigné les réalisateurs les uns des autres, c'est parce qu'ils partageaient des éléments communs.
Les grandes idées qui ont révolutionné le cinéma - David Parkison
Edition originale au Royaume-Uni en 2012 (100 ideas that changed film)
Traduction française en 2014 - Dunod Editeur
Le livre se présente en fait comme une encyclopédie à partir d’une approche par conséquent exclusivement thématique mais fort variée et diversifiée. Le lecteur pourra ainsi aborder 100 thèmes (en 100 fiches) portant aussi bien sur la lanterne magique ou le kinétoscope (les techniques ancestrales annonçant le cinématographe) que sur le plan subjectif et le montage, ou encore sur le cinéma d’animation ou la méthode de l’Actor’s Studio.
Centenaire de la première guerre mondiale
Les Hommes contre ( Uomini contro) de Francesco Rosi
Il n'est pas toujours facile de programmer les films que l'on souhaiterait montrer au public. Pour preuve l'impossibilité, faute de copie, de projeter ce film que Francesco Rosi a consacré à la première guerre mondiale en 1970, alors même qu'un rapprochement pertinent avec Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kübrick, qui a la chance de pouvoir être programmé, aurait permis d'aborder sous un autre angle le thème des mutineries.
Fritz Lang, un regard tourné vers l'Europe
Quand Fritz Lang arrive en Amérique en 1934, il est invité par David O. Selznick qui lui a signé un contrat avec la MGM. On pourrait penser que les portes d'une nouvelle vie s'ouvrent à Lang, comme elles se sont ouvertes une dizaine d'années plus tôt à Murnau ou à Lubitsch. Si Lang parcourt les États-Unis, s'imprègne des paysages de l'Ouest, cherche à connaître les cultures indiennes, sa vie professionnelle est prise dans les méandres contraignants de la vie des Studios, l'empêchant de retrouver la position de maîtrise qu'il avait à Berlin. Il ne parvient pas à se faire une place, enchaîne les échecs, se plie avec difficulté aux règles hollywoodiennes.
Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani
Un hymne à la beauté, à la femme... au cinéma.
Pour avoir lu des critiques défavorables sur le dernier film des frères Taviani, Contes italiens, adaptés du Décaméron de Boccace, et avoir constaté que le public a de ce fait boudé ce film, il me semble nécessaire d'écrire ces quelques lignes d'humeur.
Retour du festival de La Rochelle 2015
Le festival de La Rochelle 2015 nous proposait, comme à son habitude, une programmation très éclectique tout en donnant cette année une place de choix à la rétrospective de l’oeuvre de Visconti.
Tours et les festivals de cinéma, une histoire d'amour et de larmes
"Tours, capitale du court métrage", le livre de Donatien Mazany, relate le parcours aussi riche que tumultueux du festival du court métrage de Tours, de 1955 à 1971. Mais la saga des festivals de cinéma à Tours ne s'arrête pas là. Petit rappel d'une histoire d'amour entre Tours et le cinéma, dont les rebondissements sont dignes d'un grand film d'action.
Entretien avec Donatien Mazany
Q : Donatien Mazany, pouvez- vous présenter ? Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? On vous croise souvent à la Cinémathèque et c'est l'occasion de vous faire connaître auprès des lecteurs de Cinéfil.
Donatien Mazany : Je suis historien de profession, professeur de lettres-histoire à mi-temps par choix personnel, et l'autre mi-temps, je suis archiviste privé avec une activité libérale dans les archives privées, pour les entreprises ou les particuliers. Ainsi donc je trie, range et classe les archives. Enfin, j'ai une troisième activité contractuelle auprès du « CETHIS », le Centre d'Études Tourangeau d'Histoire des Sources, le laboratoire de recherche où je travaille sur un projet intitulé le Fonds Martinien qui est l'inventaire de tout le mobilier martinien en Région Centre.
John Ford - L'Homme qui tua Liberty Valance, 1962
"Quand la légende dépasse la réalité, imprimez la légende"
« Je me nomme John Ford et je fais des westerns » : c'est ainsi que le cinéaste se présenta devant la commission des activités anti-américaines à l'époque du mac-carthysme. Serait-ce l'humble aveu d'un cinéaste qui aurait abordé le western uniquement comme un genre ? Toute son œuvre, et plus particulièrement ce film que programme la Cinémathèque de Tours pour sa séance de clôture, nous prouvent le contraire. La conquête de l'Ouest élevée au rang de mythe par le cinéma hollywoodien a toujours été pour John Ford à l'origine de sa réflexion sur l'histoire de son pays. Si «le cinéma de John Ford est l'oeuvre d'un homme qui apprend à regarder l'Histoire, à comprendre ce qu'est une image et un point de vue », comme l'écrit Nicolas Saada dans l'ouvrage que les Cahiers du cinéma ont consacré à John Ford, L'Homme qui tua Liberty Valance en est l'illustration parfaite.