Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Le cinéma en France pendant la grande guerre - 1ère partie
D'août 1914 à septembre 1915 !
2 août 1914. Mobilisation générale des hommes de 18 à 40 ans.
Le pays a été soigneusement préparé à la guerre ! Les films bellicistes Le Message de l'Empereur, Dans la rafale de Georges André Lacroix, Patrie d'Albert Capellani et bien d'autres sortis dans le premier semestre ont activement façonné les esprits...
Les médias de l'époque, presse et spectacles publics, contribuent largement à diffuser l'image d'une Allemagne barbare et conquérante et les quelques pacifistes d'alors n'ont que très peu d'audience (Jean Jaurès a été assassiné le 31 juillet).
Le siècle de Manoel de Oliveira
Naître en 1908 à Porto ne vous met pas au cœur de l'industrie cinématographique naissante qui implante ses studios dans les grandes villes de la modernité : Paris, Turin, Berlin, Moscou, Hollywood, Tokyo... Cependant, le cinéma suit l'industrialisation et le premier film tourné au Portugal l'est à Porto en 1896 et porte un titre se référant à Lumière : La Sortie des couturières des ateliers de la chemiserie « Confiança ». Manoel de Oliveira n'est pas encore (ou déjà) né mais il en fera figurer un extrait dans son film autobiographique Porto de mon enfance en 2001. Le cinéma se développe en lien avec la France et notamment Pathé qui envoie des opérateurs et aide à l'ouverture de salles. Des réalisateurs sont attirés et viennent tourner à partir de 1918, comme Rino Lupo qui donne à Manoel de Oliveira un petit rôle dans Fatima miraculeuse (1918). Mais les maisons de cinéma de Porto périclitent et se transportent à Lisbonne. Tous les cinéastes portugais seront lisboètes sauf Oliveira. Depuis cette position excentrique, Oliveira se forme aux métiers du cinéma en amateur et investit son propre argent afin de tourner en 1929 son premier film Douro faina fluvial, dans sa ville de Porto.
Gian Luca Farinelli nous parle de la Cinémathèque de Bologne (2ème partie)
Gian Luca Farinelli est le directeur de la Cinémathèque de Bologne depuis 14 ans.
Ce texte est la transcription écrite de l'allocution prononcée par G.L. Farinelli lors de sa rencontre avec la presse le 10 février 2014. Certaines formulations ''italiennes'' ont été restituées en ''français'' pour une meilleure compréhension de ses propos.
La restauration
La situation italienne est assez différente de la situation française. En France il y a les archives d'état, à côté la Cinémathèque Française, d'état elle aussi, qui est LA CINÉMATHÈQUE référence dans le monde, Bois d'Arcy mais aussi Toulouse, Lyon et l'Institut Lumière, etc. Tous ces organismes sont très actifs et bénéficient d'un soutien de l'état très important. Par ailleurs, les films du patrimoine font régulièrement partie de la saison cinématographique et une cinquantaine de films font partie des sorties annuelles. Les nouveaux films tournés y sont obligatoirement déposés.
La grande liberté de la nouvelle vague suédoise (2nde partie)
Dans un autre domaine, les difficultés sociales ou sociétales de la Suède ne sont évidemment pas absentes des sujets traités par cette nouvelle vague. Un certain nombre de premiers films se chargeront de les évoquer, souvent en reprenant et reconstituant les luttes du passé.
Naissance d'une passion
Je ne sais plus vraiment quand ça a commencé, je ne sais pas non plus quand ça finira. Une chose est sûre, je sens que cela m'accompagnera longtemps, de façon plus ou moins prononcée, suivant le temps tout en suivant mon temps... Que dire pour premier mot ? Que dire de ce vaste univers tout aussi fascinant qu'étourdissant ? Du haut de mes quinze ans, je ne sais encore rien, mais j'ai pourtant le sentiment que, chaque fois que je regarde les images s'animer devant moi, une part du chemin que j'emprunte se précise peu à peu. Étrange sensation, joie immense, abîme presque effrayant, je me suis laissée couler au creux des bras de ce 7ème art aux mille facettes et, à ma grande surprise, je ne me suis pas perdue. Au contraire, j'ai trouvé ce qu'il manque peut-être à certains : le rêve éveillé, la liberté d'un instant, l'imaginaire éphémère qui s'embrase quand le noir se fait dans la salle... quand le film commence sa marche hypnotique !
Les Interviews de Cinéfil - Serge Bromberg
Le magicien des pellicules
La semaine d'avant, il présentait les dernières restaurations des films de sa société Lobster à Shanghai. Ce soir-là il est de passage à Tours. Le phénomène Serge Bromberg est venu ouvrir de belle manière la saison de la Cinémathèque, tel un prestidigitateur qui sort de son chapeau... des pépites du cinéma !
Fritz Lang, l'Allemagne et l'Amérique
Le 29 mars 1933, Le Testament du Docteur Mabuse est interdit par les nazis. Quelques jours plus tard, Fritz Lang est convoqué par Goebbels. Lang ne cache rien des origines juives de sa mère, craint que le propos antinazi du Testament lui soit reproché, et sue à grosses gouttes, le regard rivé sur la grosse horloge en pensant à l'heure de fermeture des banques. À sa grande surprise, Goebbels évoque le goût du Führer pour Métropolis et lui propose de diriger le cinéma allemand. Le soir de cet entretien, Lang fait ses valises et prend le train de nuit pour Paris. Une scène qui pourrait être extraite d'un film de Fritz Lang lui-même. Il la raconte dix ans plus tard et il s'avère qu'elle est le fruit de son imagination. Son passeport montre divers voyages à l'étranger et de retour à Berlin, il prend le temps de divorcer de Thea von Harbou, membre du parti nazi. Il ne part pour Paris que trois mois plus tard. Il n'a jamais rencontré Goebbels, qui ne lui a jamais proposé cette fonction. Une légende, donc, qui cache une prise de conscience politique tardive, mais définitive. À Paris, il tourne Liliom avec Charles Boyer, puis arrive aux États-Unis en juin 1934, à l'invitation de David O. Selznick qui lui propose un contrat à la MGM.
Gian Luca Farinelli nous parle de la Cinémathèque de Bologne (1ère partie)
Gian Luca Farinelli est directeur de la Cinémathèque de Bologne depuis 14 ans.
Ce texte est la transcription de l'allocution prononcée par G.L. Farinelli lors de sa rencontre avec la presse le 10 février 2014. Certaines formulations ''italiennes'' ont été restituées en ''français'' pour une meilleure compréhension de ses propos.
La Cinémathèque de Bologne n'est pas une grande Cinémathèque mais elle est très active. Bologne n'était pas une ville de tradition cinématographique avant-guerre, mais elle a pris, dès la fin des années 40, une importance certaine grâce à l'action du maire de l'époque, Renato Zangheri, qui réunit autour de lui des intellectuels désireux de faire de Bologne une belle cité de culture.
Retour sur Sacha Guitry (1885 1957) : Cinéma de grand-papa ou modernité ?
Il ne s'agit pas de revenir ici sur l'oeuvre cinématographique de Sacha Guitry, le numéro 31 de Cinéfil de février 2014 paru à l'occasion de la présentation du Roman d'un tricheur (1936) est déjà fort complet et très instructif.
La grande liberté de la nouvelle vague suédoise (1ère partie)
La réputation du cinéma suédois est flatteuse, car il occupe une place primordiale dans la grande histoire du cinéma mondial grâce à la puissance évocatrice de ses pionniers et à leur capacité à peindre une nature violente, omniprésente et magnifique dans sa grandeur naturelle. Viktor Sjöström, Mauritz Stiller, Gustaf Molender, Per Lindberg, John W. Brunius, Rune Carlstein, tous venus du théâtre, restent des figures marquantes du cinéma muet. Toutefois, l'avènement du ''parlant'' sonna, sinon la fin, du moins l'arrêt de cette grande période de création scandinave, due, sans doute, à l'exil des grands maîtres aux États-Unis (Stiller, Sjöström...) mais également au départ du producteur Charles Magnusson qui contribua énormément à l'essor de la production suédoise dans les années 1910 et 1920.