Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Un grand message mystique
The Tree of Life de Terrence Malick
"Où étais-tu quand je fondais la terre ?
Dis-le si tu as de l'intelligence.
Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ?
Qui a tendu sur elle le cordeau ?
Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ?
Qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu
poussaient des cris de joie."
Par cette citation du Livre de Job commence cette épopée cosmique qui est en même temps un hymne à la vie, "The Tree of Life".
Avec des images sublimes nous assistons dans notre fauteuil à la création du monde, puis à la vie de quelques êtres choisis émanant de cette soupe évolutive. Ici l'univers ressemble à un vaste océan, constitué de l'eau qui le forme et de l'air au-dessus de sa surface. « L'espace-temps situé dans l'eau est l'espace-temps de la matière ; et l'espace-temps situé dans l'air est l'espace-temps de l'esprit », rappelle Jean Charon qui, en son temps, a été brûlé sur le bûcher par toute la pensée scientifique rationaliste. Comme il aurait aimé ce film !
Brève histoire du cinéma égyptien
Les opérateurs Lumière puis ceux de Pathé amenèrent très tôt le cinéma dans les pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine. C'était encore un spectacle forain et les projections (il existait de nombreuses copies des films tournés en France et en Angleterre) avaient lieu dans des lieux improvisés, mais rarement dans les théâtres. En Egypte ce fut un hammam du Caire qui accueillit la première projection en 1897, les suivantes ayant lieu dans différents cafés au Caire et à Alexandrie.
Une rivalité de bandes
La Cinémathèque a projeté le mois dernier Conte d'été réalisé par Eric Rohmer en 1996. A cette occasion elle avait invité l'historien et critique de cinéma Jean Douchet qui se livra à une analyse très fine et des plus pertinentes de ce film et de toute l'œuvre de ce cinéaste récemment disparu. Il mit l'accent tout particulièrement sur les rapports qu'entretiennent chez Rohmer le son et l'image, ces deux composantes fondamentales du récit cinématographique.
Les Interviews de Cinefil : Anaïs Carpita, scénariste inspirée
Bel hommage que celui rendu par la petite fille du réalisateur marseillais Paul Carpita à l'occasion de la projection de son film phare Le Rendez-vous des quais (1953-55). Venue présenter la séance le 7 novembre, Anaïs Carpita, elle-même jeune scénariste, s'est montrée intarissable sur l'histoire de ce film incroyable, censuré pendant 35 ans, parce qu'il témoignait des mouvements ouvriers de l'époque et du refus de la guerre en Indochine. Un film militant et engagé, financé par le Parti Communiste, qui a valu à Paul Carpita de mettre sa carrière de réalisateur entre parenthèses (quatorze films à son actif tout de même dont pas mal de courts-métrages) pour se consacrer à son autre passion : l'enseignement. On ne sort pas indemne d'une telle histoire familiale et c'est donc Anaïs, chez les Carpita, qui a repris le flambeau du cinéma en devenant scénariste. Avec comme héritage : le sens du récit, de l'Histoire et des histoires humaines.
Quelques mots sur Robert Flaherty
Lorsque l'on consulte aujourd'hui une carte du Canada et de la baie d'Hudson, l'on observe que la plus grande île des Îles Belcher, situées au sein de la baie d' Hudson, est dénommée « Flaherty Island ». Robert Flaherty semble ainsi être le seul cinéaste qui ait laissé son nom à un morceau de l'espace terrestre ! Peut-on trouver meilleur symbole pour illustrer la carrière et l'engagement de Robert Flaherty, ce cinéaste explorateur... à moins qu'il ne s'agisse d'un explorateur cinéaste ?
Mon ami Jean ROUCH
Le dernier passage en Touraine de Jean Rouch et sans doute l'une de ses dernières prestations pour parler de l'Afrique, de son œuvre, de sa vie, a eu lieu à mon initiative à la Cinémathèque de Tours Henri Langlois. Cela s'est passé environ six mois avant sa disparition en Afrique (au Niger) continent qu'il avait au cœur.
A chaque fois que j'allais saluer Langlois à la Cinémathèque Française, installée à l'époque au Palais de Chaillot, j'allais également voir Jean Rouch, son voisin, au Musée de l'Homme.
Les Interviews de Cinefil : Alexis Guérineau-Rieutord
Tournée des rêves d'Alexis Guérineau-Rieutord
Casquette vissée sur la tête et sourire collé aux lèvres, Alexis Guérineau-Rieutord, 24 ans, est un jeune homme habité par la passion du cinéma, on n'ose dire depuis qu'il est né mais presque ... Il n'a qu'une petite dizaine d'années quand il s'empare pour la première fois d'une caméra. Dès lors, il ne la lâchera plus. Aujourd'hui, réalisateur indépendant, doté d'un sens de l'invention et de la débrouille hors pair, il a déjà à son palmarès une centaine de courts métrages, deux moyens et deux longs auto produits. Porté par sa volonté suprême, le jeune tourangeau trace son chemin et ne devrait pas tarder à percer. Rencontre avec ce talent brut qui ne demande qu'à éclore aux yeux de tous.
La comédie satirique selon Boris Barnet
On a souvent énoncé la complexité de la comédie soviétique. En effet, il semble que dans ce cinéma toujours imprégné du contexte politique et économique de sa production, l'objectif ne se limite pas au rire pour le rire. Le genre comique est tout de suite apparu comme la possibilité de faire passer un message politique par le rire. Selon Trotski, le sujet de la comédie doit toujours être relatif à la vie quotidienne, aux « questions de mode de vie » selon ses mots. Or, c'est par ce lien étroit entre le comique et la réalité que la satire peut naître.
Regard sur les origines du cinéma fantastique
Avertissement :
Cette étude est suivie d'une tentative de filmographie par genre (recensement des films avec fantômes, diables, vampires, loups garous, univers merveilleux, etc...) qui, toutefois, s'arrête au début des années 1970. En effet, à partir de cette décennie, les productions de films fantastiques ont migré de la série B à la série A sous la pression commerciale de la nouvelle clientèle visée par les studios hollywoodiens (et leurs satellites) à savoir les adolescents, et elles nécessitent donc une approche différente.
Repères pour une histoire du cinéma parlant
Le son a été recherché très tôt. En France, par exemple dès 1904, Eugène Lauste couplait image et bande son pour apporter dialogue et musique.