Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Robert Bresson - Un chemin qui conduit à une autre dimension
Aucun autre cinéaste avant lui n'avait poussé aussi loin les recherches dialectiques entre l'image et le son, sur leur conjugaison pour atteindre des lieux jamais encore explorés.
« Il n'y a qu'un point dans l'espace d'où une chose demande à un certain moment d'être regardée » disait Bresson. Ses recherches théoriques sur le cinéma n'ont eu qu'un seul but : saisir la libération d'une Âme captive et nous entraîner avec elle sur le chemin qui nous mène à la grâce.
Le film de l'année 2011/2012 : Le journal d'un curé de campagne (1950)
Robert Bresson et le cinématographe
« Mon film naît une première fois dans ma tête, meurt sur du papier ; est ressuscité par les personnes vivantes et les objets réels que j'emploie, qui sont tués sur la pellicule mais qui, placés dans un certain ordre et projetés sur un écran, se raniment comme des fleurs dans l'eau », explique Robert Bresson dans Notes sur le cinématographe, texte majeur dans lequel il développe sa théorie singulière sur le cinéma.
Les interviews de Cinéfil : Dominique Boccarossa
Le rapport sensible à l'image
Dominique Boccarossa (Bleu le ciel, La vie nue) est un réalisateur à part. Radical et ennuyeux diront certains. Exigeant et libre diront d'autres. En tout cas il est certain que son cinéma, politique et poétique, tranche avec la plupart des films actuellement sur nos écrans. Est-ce pour cela que son dernier film, Ab irato, sous l'empire de la colère (2010) n'a pas encore trouvé de distributeur ?
C'est donc à la découverte de ce film inédit empreint de réflexions, visions et sensations que nous a invitée la cinémathèque le 23 janvier dernier. Auparavant, Dominique Boccarossa avait fait une intervention à l'école des Beaux-Arts de Tours. Car c'est avant tout un artiste pluridisciplinaire qui peint ses films et ''interroge'' sur les rapports entre espaces, paysages et corps.
Mes souvenirs d’Henri Langlois (Suite)
2 – La cinémathèque française
Le premier musée du cinéma d'Henri Langlois est inauguré le 26 octobre 1948 au 7, avenue de Messine sur trois étages. On y trouve l'original du contrat d'association entre Niepce et Daguerre, les plaques des lanternes magiques, le fusil ''chronophotographique'' de Marey, les bandes coloriées de Reynaud, l'énorme et menaçant "Sélénite" du "Voyage dans la lune" de Méliès, la tête coupée de Robert Houdin, les squelettes du Praxinoscope, du Phénakisticope, du Zootrope qui nous renseignent sur la paléontologie du cinéma.
Pasolini au-delà du mythe
Avec plus de quatorze prix et neuf nominations, Pier Paolo Pasolini s'est affirmé dans le monde du cinéma et est reconnu comme l'une des figures centrales de l'art italien. Son œuvre engagée a marqué les critiques, ainsi que sa vie mouvementée. Nous y revenons à l'occasion de la diffusion d'Œdipe Roi à la Cinémathèque.
Mes souvenirs d'Henri Langlois
1 : Qui était HENRI LANGLOIS
On l'a appelé le " Premier citoyen du cinéma ". En réalité, comme disait Akira Kurosawa : « Il est toujours vivant au fond de moi ».
Il était né à Smyrne en Turquie le 13 novembre 1914. Il devait mourir un 13 janvier de l'année 1977 en créant avec moi "Les Premières Rencontres Internationales du Cinéma du Film de Fin d'Etudes" à Tours. Le jury prestigieux qu'il avait invité descendit d'avion à Paris pour assister à la cérémonie religieuse de ses obsèques. Il y avait là un géant de Hollywood Tay Garnett (le réalisateur de " Son Homme ", de la première version du "Facteur sonne toujours deux fois ", Richard Leacock - maître du cinéma direct américain - Sally Blumenthal (directrice du festival de New-York) où encore Mme Kawakita (productrice de Kurosawa à la Toho et directrice de la Cinémathèque de Tokyo) et bien d'autres. Avant d'exercer leur fonction de jury ces personnalités me firent toutes l'honneur de passer à la Cinémathèque pour parler de leur métier lors d'une soirée mémorable.
Les interviews de Cinefil : Philippe Lecocq (Suite)
La tempête du numérique est passée par le Studio
Le numérique... vaste sujet qu'il nous a paru essentiel d'aborder au détour de deux numéros de Cinéfil. Lors du précédent numéro, nous avons fait le point avec Philippe Lecocq, directeur des cinémas Studio, sur la transition numérique d'un point de vue économique (l'équipement des 7 salles a coûté au total 700 000 euros).
Nous poursuivons ici son interview en nous intéressant aux bouleversements du numérique à plus long terme, la mort de la profession de projectionniste et les conséquences sur la diffusion et la conservation des films du patrimoine.
L'aventure Documentaire
Le passage de l'enregistrement de la réalité à la création artistique
« Destiné à saisir « la vie sur le vif », prôné ensuite pour ses vertus didactiques, voire propagandistes, puis rejeté comme ennuyeux (« docucu ») mais revendiqué comme film d'auteur (« documentaire de création »), le documentaire semble aujourd'hui faire un retour en force... ».
(« Le documentaire et ses faux-semblants » de François Niney)
Le catalogue de la Cinémathèque vous a proposé en début de saison trois films importants et représentatifs du genre que l'on peut qualifier comme « documentaire » : L'Homme d'Aran de Robert Flaherty (1934), Symphonie paysanne d'Henri Storck (1944) et La Terre tremble de Luchino Visconti (1948). C'est l'occasion de parler de son origine, de ses précurseurs et de ses grands courants.
Retour sur Une Journée particulière d'Ettore Scola
Lundi 28 novembre. La plus grande salle des Studio était pleine à craquer: la Cinémathèque projetait le film de Ettore Scola, Une Journée particulière et elle avait demandé à Jean Gili, spécialiste du cinéma italien, d'en assurer la présentation. On put alors appréhender toute la richesse artistique et les enjeux politiques de ce film antifasciste, toujours d'actualité. Tout en partageant pleinement l'analyse qui en fut faite et profitant du recul qu'offre l'écrit par rapport à des réactions orales formulées immédiatement après la projection, je souhaiterais insister sur les choix de mise en scène dans ce film.
Les interviews de Cinefil : Philippe Lecocq
Le numérique... vaste sujet qu'il nous a paru essentiel d'aborder au détour de deux numéros de Cinéfil. Un sujet de poids de par ses enjeux technologiques et économiques (ceux qui nous intéressent ici ). La révolution du numérique a déferlé sur les écrans des cinémas français il y a quelques années et est en train de s'imposer partout. Hors du numérique, point de salut ! Dans les multiplex comme dans les petits cinémas de campagne.
Au départ, l'équation n'était pas égale : gains d'argent substantiels pour les distributeurs, gains de qualité d'image pour les spectateurs, longtemps les exploitants des salles furent les perdants du système, réfractaires car l'endettement menaçait derrière cet équipement hors de prix (80 000 euros par écran). Depuis, une loi a été votée pour aider à l'équipement créant une contribution numérique des distributeurs et d'autres aides provenant de l'Etat se sont mises en place. Avec un peu de recul, nous avons décidé de faire le point avec les cinémas Studio, peu suspects d'angélisme naïf sur les bienfaits du numérique. Rencontre avec son directeur, Philippe Lecocq.