Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Boris BARNET l’humaniste
En 1959 il écrivait : « Je ne suis pas un homme de théorie mais je prends la matière de mes films dans la vie. Bien ou mal, j'ai toujours essayé de montrer l'époque contemporaine, l'homme vrai des temps soviétiques .Mais ce n'est pas facile...» (Cité par Georges Sadoul) .
Boris Barnet s'est donné la mort en 1965, peu après que la Cinémathèque de Paris lui ait rendu hommage sans pour autant que, 40 ans après, les historiens de cinéma lui accordent enfin la place qu'il mérite. L'alcool, fléau de l'époque Brejnev, joua sans doute un rôle dans cette fin un peu prématurée.
Les Interviews de Cinefil : Alain Jacques Bonnet
L'historien romantique du cinéma
Mémoire encyclopédique des grands réalisateurs, Alain Bonnet, appartient lui-même à l'histoire de la cinémathèque Henri Langlois. Il fit partie des 1ères aventures du ciné-club du Beffroi, dans les années 70, au côté de son créateur, Lionel Tardif. S'il a perdu de vue la cinémathèque quelques années pour cause d'éloignement professionnel, point d'infidélités, puisqu'il s'y réinvestit de plus belle à la retraite, écrivant aujourd'hui un nouveau chapitre de l'association des amis de la cinémathèque avec le lancement de Cinéfil, journal que vous avez entre les mains depuis bientôt un an. Et en plus, au milieu de tout cela, il trouve le temps de présenter chaque année des soirées à la cinémathèque.
Paroles de Cinéphile 4
"New York Miami" et "Macadam Cowboy" ou l'inversion des pôles de l'espérance.
''New York Miami'' (It's happened a night) de Frank Capra (1934) et ''Macadam Cowboy'' (Midnight Cowboy) de John Schlesinger (1969) font très certainement partie du répertoire filmique de tous les cinéphiles. Nous sommes effectivement là en présence de deux très bons films, reconnus comme tels et couronnés de succès en leur temps : 5 oscars pour New York Miami (meilleur film, meilleur scénario, meilleure mise en scène, meilleure interprétation masculine (Clark Gable) mais aussi féminine (Claudette Colbert) ; 3 oscars pour Macadam Cowboy : meilleur film, meilleur mise en scène, meilleure adaptation de scénario. Parce qu'il nous est plus contemporain mais aussi grâce à la célèbre musique de John Barry, Macadam Cowboy est sans doute davantage présent dans les esprits de beaucoup, mais la présentation de New York Miami à la cinémathèque des Studios lors de la saison précédente nous a permis de nous remémorer, avec beaucoup de plaisir, ce film.
Chaplin ou le douloureux accouchement
Alors qu'une nouvelle saison s'ouvre pour la Cinémathèque de Tours il est de bon ton de s'interroger sur l'avenir du cinéma dont nous voulons être les gardiens vigilants. Nous guettons les dangers qui le menacent pour mieux les dénoncer. Le numérique, la 3D risquent à nos yeux de mettre en péril l'héritage légué par tous ces réalisateurs qui figurent au Panthéon du 7ème art.
Certes ces nouvelles techniques remettent en question les fondements même du cinéma. Demain aurons-nous encore accès à tous ces films patrimoniaux qui fondent notre culture cinématographique ? Ils risquent de ne plus pouvoir être diffusés dans les salles faute de projecteur. Les images en 3D relègueront les autres films au même purgatoire qu'ont connu les films muets avec l'apparition du parlant. Un purgatoire qui risque de se transformer bien vite en enfer. Bon nombre de films muets ont tout simplement disparu soit qu'ils aient été brûlés soit qu'ils aient été rendus à l'état de poussière faute d'entretien.
La couleur dans Les Chaussons rouges, Michael Powell
La mort pour l'art : étude du ballet chromatique
Tourné en technicolor trichrome – procédé mis au point par Herbert Kalmus en 1932, permettant de filmer en couleur grâce à une caméra entraînant trois négatifs en même temps, l'un étant sensible au rouge, l'autre au bleu et un autre au vert - en 1947, après Colonel Blimp (1943) et Le Narcisse noir (1947), Les Chaussons rouges a, selon Bertrand Tavernier, révolutionné la représentation de la danse au cinéma. En effet, on se souvient du véritable « ballet cinématographique », qui marque une déchirure au milieu du film entre les ambitions et le destin de l'héroïne, par la rencontre prodigieuse entre la musique, la danse et la peinture, synthétisés dans l'art cinématographique.
La révolution numérique
La révolution est arrivée ! Je parle, bien sur, de la révolution numérique affectant le matériel de projection dont s'équipent aujourd'hui les salles de cinéma mais aussi, et surtout, les caméras automatiques, légères et maniables dont l'utilisation par les professionnels devient de plus en plus fréquente.
Lors de l'apparition de la vidéo et des caméras spécifiques mises sur le marché, les cinéastes professionnels n'ont guère été concernés puisque les moyens de transcriptions en système analogique, permettant des projections en salle, s'avéraient onéreux avec un rendu de qualité médiocre. Il n'en va pas de même avec les systèmes DVD ou Blu-Ray qui peuvent être exploités sans transformation et qui sont utilisables – tant pour le montage que pour la sonorisation – par n'importe quel quidam pourvu d'un ordinateur.
Pour quelques mots de plus sur le Western
Il ne s'agit pas ici de revenir sur l'histoire du western, déjà brillamment évoquée par l'article d'Alain Jacques Bonnet dans le numéro 4 de février 2011 de Cinéfil, ni de prétendre avec ces quelques exemples en épuiser le genre, mais de s'interroger sur ce qui peut faire la singularité du western d'un point de vue cinématographique.
Dire que « The West » (américain) a donné le western c'est déjà circonscrire le western dans un espace particulier qui s'étend, selon la période historique que l'on prend, de Saint- Louis ou de Chicago à San Francisco et aux rivages du Pacifique. Le western serait donc cette façon de raconter par l'image la conquête de l'Ouest et ce qu'elle sous entend : l'immensité de l'espace sauvage, la difficulté à vaincre les Rocheuses, la lutte contre les populations indiennes ou les rivalités entre pionniers.
Les Interviews de Cinefil : Samantha Leroy
Samantha Leroy dévoile les trésors de la Cinémathèque française
Déjà la troisième venue à la Cinémathèque de Tours pour Samantha Leroy, jeune responsable de la valorisation des films à la Cinémathèque Française, et toujours le même enthousiasme qui l'habite : «Ca fait plaisir, à chaque fois, le public de Tours est fidèle et nombreux ! ». Ce soir-là, le 21 mars, elle a apporté dans ses bagages la copie restaurée de « La Fille de l'eau » de Jean Renoir, son tout premier film.
Frêle et souriante, Samantha Leroy aime faire découvrir des films rares, elle qui a commencé par la restauration de pellicules pour se consacrer aujourd'hui à la diffusion de films et entretient ainsi de nombreux liens avec les cinémathèques régionales et du monde entier. Un métier qui la passionne et qu'elle nous fait découvrir tout comme « La Fille de l'eau », film peu diffusé.
Hommage de Cinéfil : Henri Decae
Chef Opérateur de 81 films dont Les Amants (programmé à la Cinémathèque le 09 mai 2011)
Très tôt, la photographie, qui avait pris avec les nouvelles techniques de diffusion une importance considérable, attira le fils de l'ouvrier ébéniste de Saint-Denis près de Paris, et il devint reporter-photographe à l'époque ou d'autres jeunes qui avaient nom Doisneau, Jahan, Sougez, Cartier-Bresson, fixaient le monde dans ses mutations, ses convulsions, ses joies et ses peines.
Vincente Minnelli, Maître du mélodrame hollywoodien
Les stéréotypes de l'histoire du cinéma recensent Vincente Minnelli comme l'un des grands réalisateurs de comédies musicales. C'est évidemment exact quand on mesure son rôle primordial dans ce genre cinématographique profondément américain mais c'est aussi réducteur lorsqu'il s'agit de le mesurer aux grands maîtres d'Hollywood.