Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
La musique au cinéma (Suite)
2 - Musique d'écran ou musique de fosse
Dès 1927, à la sortie du premier film « parlant », Le Chanteur de Jazz d'Alan Crosland, les réalisateurs, les producteurs vont se poser la question de la place et du rôle de la musique dans un film.
Dans la période du « muet », la musique couvre la totalité d'un film. À partir du moment où le son est accolé à l'image sur la pellicule, le besoin se fait sentir d'enregistrer des musiques très courtes en fonction du montage, de la longueur des plans. Ainsi, par exemple, on pourra demander aux musiciens de composer un morceau de 20 secondes pour traduire un sentiment d'angoisse. Dans un premier temps, la musique va être soumise aux besoins de l'image pour rapidement prendre son indépendance. Un nouveau métier va naître, compositeur de musiques de film et de très nombreux musiciens allemands, chassés par le nazisme vont trouver du travail à Hollywood. Cela n'est pas sans conséquence puisque la musique de film sera pour longtemps d'essence allemande et symphonique. L'exemple le plus célèbre est celui de Max Steiner, le compositeur de Autant en emporte le vent.
Sam PECKINPAH Le reflet sombre des Etats Unis (Extraits)
L'Amérique en peinture noire.
Il semble bien que, toute sa vie, Sam Peckinpah ait poursuivi un rêve utopique qui alliait des désirs de liberté totale, de ''paradis perdu'', et grands espaces. Cette quête s'est accomplie dans la lutte et la douleur, la véhémence et l'exigence, avec l'aide constante de béquilles alcoolisées ou cocaïnées. En cela, et bien malgré lui sans doute, il pourrait représenter le portrait presque caricatural de l'intellectuel américain typique des années 60 et 70, produit des retombées politiques et économiques de la seconde guerre mondiale, à la recherche d'une légitimité, avide d'idéal, supportant mal le rôle que son pays jouait au Vietnam. (...)
Hommage de Cinéfil : ''La fille de Ryan'' de David Lean
Film de 1970 ressorti en salle en août 2013 et sur ARTE le 23 septembre 2013
Avec Sarah Miles, Robert Mitchum, Trevor Howard, John Mils, Leo MacKern, Christopher Jones.
Le petit village de Kinary, sur la côte ouest de l'Irlande en 1916. Rosy, la fille de Tom Ryan le propriétaire de la taverne, épouse le maître d'école Charles Shaughnessy de quinze ans son aîné. Mais dès les premiers jours du mariage, Rosy, romantique et sensuelle, est déçue par la maladresse amoureuse de son époux. Elle fait la connaissance du Major Randolph Doryan qui vient de prendre le commandement d'une garnison de la région après avoir été grièvement blessé sur le front de France.
La musique au cinéma
1 - Au temps du cinéma muet
Lors de la soirée de présentation de la programmation de la Cinémathèque, pour la saison 2013-2014 consacrée à la musique au cinéma, nous avons eu le plaisir d'assister au spectacle donné par « Marcel et Marcelle » qui ont exécuté pour nous des morceaux célèbres de musiques de film dont nous avons repris en chœur les refrains. Soirée chaleureuse, soirée chargée d'émotion. Des images de ces films, enfouies dans nos souvenirs resurgissaient et la nostalgie n'était pas loin. C'est dire qu'il nous apparaît difficile de dissocier ces deux composantes du spectacle cinématographique que sont l'image et la musique. Vouloir comprendre ce lien fusionnel entre ces deux arts nous oblige à revisiter le passé, l'histoire même du cinéma.
Dès ses origines, le cinématographe, comme on l'appelait alors, a fait appel aux musiciens. Pourquoi ?
Les Interviews de Cinéfil - Marie-Claire Kuo-Quiquemelle
Chercheuse au C.N.R.S., directrice du Centre de Documentation sur le cinéma Chinois, elle est venue présenter à la Médiathèque François Mitterrand son film Rêves de singe consacré aux Studios de Shanghai et aux réalisateurs qui ont créé le cinéma d'animation dans ce pays.
Nous avons retenu quelques propos des entretiens que nous avons eus avec elle.
La Comédie Musicale : tout un genre ! (seconde partie)
La fin de l'hégémonie de la Warner et la relance par la MGM :
A la fin des années 30, la Warner, épuisée par ses productions sirupeuses et peu soignées, cède le leadership à la Métro Goldwyn Meyer, fondatrice du genre, qui crée un département spécifique dédié à la comédie musicale dont les deux principaux patrons sont Jack Cummings et Arthur Freed. Ils vont provoquer le renouveau du genre en utilisant des scénarios orignaux avec des thèmes basés sur un certain émerveillement, un onirisme omniprésent, prétextes à d'incessantes inventions de nature exclusivement cinématographique, rompant avec les reconstitutions des grandes revues new-yorkaises.
Hommage de Cinéfil : Jean Collomb
Le 18 février de cette année 2013 est décédé Jean Collomb. Ce grand chef-opérateur français est aujourd'hui bien oublié malgré le travail qu'il effectua sur quelques films célèbres des années 1960/1970.
On néglige trop souvent l'importance de ces techniciens de l'image sur la réussite des films qu'on attribue trop souvent au seul réalisateur. Rectifions cette pensée commune au profit de ceux qui ont tout autant consacré leur vie et leur talent au cinéma.
Nous avons pensé qu'un hommage à Jean Collomb s'inscrivait légitimement dans les objectifs de notre revue.
La brève biographie que nous publions ci-dessous fut écrite en 2012.
La Rédaction.
Les interviews de Cinéfil - Paul Neilz
M. le Président !
Depuis trois années, il est à la tête de l'Association Henri Langlois. Cet amateur de Chaplin et d'Orson Welles ne manque quasiment pas une séance de la cinémathèque depuis plusieurs années. Administrateur de l'Association depuis 2008, il a traversé sa mutation en régie municipale en 2010.
L'Association a dû alors se réorienter, se réinventer, autour du cinéma de patrimoine. Paul Neilz nous décrypte les activités de son Association. Et lance un appel pour élargir sa base de bénévoles.
Rapide retour sur Billy Wilder
Le festival de La Rochelle en juillet dernier a eu la très bonne idée d'organiser une rétrospective de l'œuvre de Billy Wilder. Nos amis du carnet des studio, toujours présents à ce festival mémorable, écrivent à ce propos : « Naviguer entre « Le gouffre aux chimères, Assurance sur la mort, Spéciale première ou Avanti ! est un bonheur qui illumine nos journées »
D'où vient effectivement que la vision de la plupart des films de Billy Wilder ait la capacité de nous mettre en joie ?
A la réflexion plusieurs éléments concourent à cela.
La Comédie Musicale : tout un genre !
La comédie musicale est un genre cinématographique, comme le western, le film de détective, le burlesque ou le fantastique. Au cinéma, tout ''Genre'', comme toute poésie, procède de la recréation d'un monde. Les héros de western, de film noir, de film d'horreur, et de comédie musicale évoluent dans des univers qui n'appartiennent pas à notre quotidien et possèdent un environnement qui leur est propre. Les films de genre utilisent des règles internes avec des lois et des temporalités immuables qui les rendent immédiatement identifiables pour les spectateurs. Cette reconnaissance permet l'adhésion tacite de ceux-ci et sert à distiller un charme spécifique assez proche de celui que connaît l'enfant devant un jeu connu.