Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Paroles de Cinéphile 11
Noël au balcon
Devenu grand, vers dix ans, on allait au balcon, pour ne pas être avec les parents. Ça fait longtemps que les cinémas n'ont plus de balcon. Pour Noël (2013), on a eu Une Chambre en Ville, un heureux événement (le plus important depuis que l'homme...) après une gestation longue et difficile. Trente ans comme l'amitié. Une ébauche de roman au début des années cinquante devient un scénario repris vingt ans plus tard. Retrait du fidèle Michel Legrand, de Catherine Deneuve qui voulait garder sa voix, de Gérard Depardieu qui voulait Catherine Deneuve. Encore dix ans et, dans l'euphorie qui suit l'élection de François, tout s'arrange. Christine Gouze Rénal, sa belle-sœur, produit le film.
L’étrange fascination et le malaise qu’exerce parfois Plein soleil sur le spectateur.
Il y a quelque chose de fascinant dans Plein soleil ; quelque chose qui attire sans que l'on sache exactement bien pourquoi ; une atmosphère virile, la virée de deux hommes sur un bateau en Méditerranée, Rome, l'île d'Ischia (Mangibello dans le film) ? Tout cela, bien que magistralement filmé par Henri Decae ne saurait l'expliquer.
Brève histoire du cinéma Indien des origines aux années 1970 - Seconde partie
L'un des grands problèmes du cinéma indien aux 2500 salles, drainant un public vaste, divers et passionné, est celui de la langue, chacune d'elle étant propre à une région précise et demeurant incompréhensible pour les autres. On recense en Inde 17 langues officielles dont les plus courantes sont l'hindi, le Tegoulou, le Tamoul, le Kannada, l'Ourdou et le Bengali.
Mort à Venise - Inspirations littéraires et cinéma
Dans le cadre du festival italien et de la projection de Senso de Luchino Visconti, il me semble intéressant d'évoquer ici une autre œuvre majeure du cinéaste : Mort à Venise, et ses sources d'inspiration.
La musique au cinéma V - L'adresse aux spectateurs
Si la musique au cinéma permet au réalisateur d'exprimer ce que l'image ne peut montrer, comme les pensées qui animent ses personnages, les sentiments qu'ils éprouvent, les rêves qui les agitent, elle peut être également un moyen qu'il se donne pour s'adresser directement aux spectateurs comme pour réinscrire l'univers qu'il met en scène dans un discours qui le dépasse et le sublime.
Cinéma & Théâtre - 2ème partie : Un film parlé
En nommant en 2002 son film Un film parlé, Manoel de Oliveira veut insister sur son attachement à la parole, mais il veut aussi signifier qu'il ne suffit pas au cinéma d'être parlant pour rendre la parole. En effet, dès avant le cinéma parlant, l'éloquence est montrée. Cette éloquence constitue le travail du corps des acteurs qui soulignent de gestes la parole inaudible. Si le cinéma burlesque surjoue les attitudes, il prend son modèle plutôt dans les arts de la pantomime ou du cirque. Cela explique sa difficile survie dans le cinéma parlant.
Brève histoire du cinéma Indien des origines aux années 1970
Découvrir le cinéma indien est une plongée dans un fleuve sacré, tumultueux et luxuriant, porteur de richesses insoupçonnables, comme dans le Gange ou bien l'Indus. Les chiffres qu'il génère donnent le vertige à la mesure de son importance. Toutes productions confondues c'est plus de 800 films produits par an (certaines années plus de 900), c'est à dire plus de 30 000 films qui furent recensés entre 1913 et 2000, dont la plupart ont une durée supérieure à trois heures, pour satisfaire un public potentiel de 900 millions de spectateurs.
Les impressions d’une « festivalière »
Soirée d'ouverture des Journées du film italien aux Studio... L'angoisse étreint le cœur des organisateurs. Le public sera-t-il au rendez-vous ? Finalement il ne fallait pas s'inquiéter et tous les sièges de la grande salle des Studio sont occupés pour l'avant-première de Viva la Liberta de Roberto Ando avec Tony Servilio qui incarne les deux personnalités, diverses et complémentaires à la fois, de deux jumeaux. Le film est drôle et chaleureux en même temps qu'il permet de porter un regard critique sur le monde politique. Les rires fusent...
Cinéma & Théâtre - 1ère partie : Tous en scène !
« Théâtral » : l'adjectif employé pour le cinéma n'a rien de valorisant. Il dénonce pêle-mêle le jeu excessif des acteurs, leurs dictions apprêtées, l'artifice des décors, la trop grande prévisibilité de la narration, les mouvements appuyés de caméra ou au contraire sa trop grande fixité ; bref, tout ce qui entrave le plaisir cinématographique. Mais en disant cela, on comprend que l'affinité est aussi grande que le désir de se démarquer est fort. En voulant s'éloigner des conventions théâtrales le cinéma cherche son langage et sa spécificité. Qu'y-a-t-il dans le théâtre qui justifie une si grande proximité ? Deux facteurs essentiels se détachent : l'art de la scène et l'art de la parole, jouer et parler.
Les Interviews de Cinéfil - Charlotte Garson
La critique "Classe"
Le 13 janvier dernier, la Cinémathèque recevait pour la présentation des Amours d'une blonde de Milos Forman, la critique de cinéma Charlotte Garson. Fine, élégante et analytique plume, elle fait figure de référence dans le milieu, passée par les ''Cahiers du Cinéma'', aujourd'hui publiée dans la revue '' Études '' et diffusée sur France Culture dans l'émission ''La dispute'' d'Arnaud Laporte.
Visiblement toujours aussi ravie de venir à Tours, ''terreau cinéphile'', elle se dit impressionnée, à chaque fois, par la cinéphilie du public. Et nous avons été impressionnés par la qualité, la clarté et l'intérêt de son discours autour de la critique de cinéma, de la transmission et du cinéma en général.